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Les dernières publications du site

DNB 2018

Les modalités d'attribution du DNB sont modifiées pour la session 2018. Les sujets des épreuves de Français et d'HGEMC ne sont plus liés et les coefficients des épreuves sont modifiés. L'arrêté ci-joint expose les modification apportées au texte précédent.

DNB 2018 -

Diplôme national du Brevet : modalités d'attribution pour la session 2017

Les sujets « 0 » pour la série collège vont être incessamment mis en ligne sur Eduscol. Pour la série professionnelle, une annexe à cette note de service et un sujet « 0 » spécifique seront publiés ultérieurement.

Diplôme national du Brevet : modalités d'attribution pour la session 2017 -

Du côté de la presse : CartO

Le bimestriel CartO se donne pour objectif de lire l’actualité du monde grâce aux cartes. Les rubriques « Dossier » et « Actualités » constituent de riches apports de connaissances et de contenus. La rubrique « Histoire » revient, elle, sur la mise en carte d’événements ou de périodes passés

 

N°39 : Vivre en France

Disparités et inégalités des territoires

 

N°37 : Migrants climatiques

Les défis de l'environnement au XXIème siècle

N°34 : L'Afrique durable

Défi alimentaire et exploitation des terres

 

N°32 : Géopolitique du climat

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N°25 : La fin du pétrole ?

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N° 22 : Energies et minerais

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N° 20 : La mondialisation

N° 19 : Chine et puissance : de l'empire du milieu au géant mondial

N° 17 : Forteresse Europe ? 

N° 13 : L’Amérique latine

N°12 : L’Afrique du Sud

N°11 : La pauvreté dans le monde

N°9 : La guerre d’Algérie

N°8 : Séoul, une ville monde

 
 

Le 11/19, un territoire résilient

Dossier réalisé par Laurent Lecoustre, professeur au LP Allende de Béthune. Le 11/19, à Loos-en-Gohelle, est un lieu caractéristique du passé minier du Nord-Pas-de-Calais devenu un éco-pôle innovant où se crée une dynamique dédiée au développement durable des territoires fondée sur l'expertise et la recherche de solutions innovantes. C'est aussi un lieu d'innovation de nouvelles formes de gouvernance,de culture et de regards renouvelés sur des territoires longtemps perçus négativement. Retrouvez ici un ensemble de vidéos des acteurs de ce territoire, avec leurs documents d'accompagnement pédagogique. Le dossier qui suit a été réalisé en partenariat avec Canopé Pôle national Education au développement durable : http://crdp.ac-amiens.fr/edd/index.php/component/content/article/114

Pour accéder au dossier, cliquez ici.

Des clusters en devenir

Des clusters en devenir

 

A coté des projets aboutis que sont Euralogistic et Eco-matériaux, les quatre autres clusters labellisés par Euralens en sont à un stade de développement moins avancé. Ils ont tous pour point commun d'être très récents.


 

 

Présentation

 

Le pôle Numérique et Culturel


 

Le Pôle numérique et culturel est intimement lié à l'arrivée d'un musée du Louvre à Lens. Le concept de ce cluster part de l'observation d'une tendance forte qui se met en place outre-Atlantique depuis 2005 : des liens de plus en plus forts sont en train de se tisser entre arts et technologies du numérique (Google books par exemple). Dans un premier temps , le groupe de travail auquel est confié le développement économique d'Euralens va, avec l'aide d'un cercle d'experts, chercher à définir ce que pourrait être l'apport du numérique à l'art. Quatre domaines sont ainsi mis en évidence :

 

-La sécurité. L'industrie du numérique pourrait contribuer à accroître la sécurité des œuvres d'art en prenant en charge la gestion de l'hygrométrie dans les réserves des musées ou en mettant au point des systèmes de traçage inédits pour garantir le vol d’œuvres d'art,

-L'éducation et le livre numérique. Le constat du groupe de travail fondateur de ce cluster est que des technologies numériques nomades sont en train de s'imposer au monde de l'éducation mais force est de constater que les contenus sont peu fournis et souvent anglo-saxons d'où la conviction qu'un marché est à conquérir dans ce domaine,

-La médiation numérique culturelle. Il s'agit ici de développer des supports et contenus numériques favorisant l'interactivité dans les visites muséales,

-L'e-tourisme. Le numérique doit permettre aux touristes d'envisager autrement la découverte d'une ville en proposant une interactivité sous forme de bornes «intelligentes».

 

Le constat est par ailleurs fait qu'aucun territoire en Europe ne s'est encore orienté clairement vers ce secteur du numérique culturel.

 

Ce projet de cluster a été mis en chantier à partir le juin 2010. Le territoire ne disposant d'aucune composante d'un cluster (ni école, ni centre de recherche, ni entreprise) sa mise en place se fait pas à pas.

Le PNC (Pôle Numérique Culturel) est officiellement créé depuis juin 2013 et a adopté une structure associative. Ses acteurs principaux sont :

 

-Le Louvre-Lens,

-La CALL (la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin),

-La Région Nord-Pas-de-Calais,

-Le Département du Pas-de-Calais,

-L’Université d’Artois,

-La CCI (Chambre de Commerce et d'Industrie) d'Artois,

-La Chambre de métiers et de l’artisanat.

 

Bruno Cavaco est nommé depuis juin 2013 Président du Pôle Numérique Culturel. Le PNC est installé depuis cette date dans les locaux de l'ancienne école Paul Bert située en face du Louvre-Lens.

 

Le PNC a organisé un premier événement mettant en situation les possibilités du numérique dans les pratiques culturelles avec l'événement muséomix en octobre 2013 (http://www.museomix.org/editions/edition-2013/).

La seconde étape de son développement se situe en Janvier 2014. Le PNC a choisi de concentrer ses efforts sur le développement de quelques start-up que celui-ci abriterait et «cocoonerait» dans le cadre d'une pépinière d'entreprises. A cet effet, un appel à projet a été lancé par l'Etat (crédits de revitalisation) et la CALL (Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin) avec à la clé 200000 euros à répartir parmi 4 lauréats (http://www.startup-nc.com/). Les résultats de cet appel à projets seront connus lors de l'assemblée générale d'Euralens qui se tiendra le 27 juin 2014.


 

 

Sport et bien-être

 

L'idée selon laquelle le territoire d'Euralens dispose d'un potentiel de développement économique dans le domaine du sport n'est pas nouvelle. En effet en 2007, un pôle d'excellence sportif a été créé autour du stade couvert régional de Liévin rénové. Deux acteurs sont à l'origine de celui-ci :

 

  • La CALL (Communauté d'agglomération de Lens-Liévin),

  • La ville de Liévin.

Le but de ce pôle d'excellence est la mise en réseau des différents équipements existants : l'Université du sport de l'Artois, le collège Descartes et le lycée Henri-Darras (sections sport-étude), la base nautique Nauticaa, la maison départementale des sports, la maison du football, le parc sportif Jean-Frère ou les cellules de médecine sportive de la polyclinique de Riaumont.

Lors de la phase de réflexion du groupe de développement économique d'Euralens (2010) cette idée d'utiliser le sport comme axe de développement économique est reprise dans le cadre d'une démarche en deux temps. Le groupe Euralens développement économique a cherché, tout d'abord, à définir quels étaient les atouts du territoire dans le domaine du sport et du bien-être. Pour le groupe de travail Euralens, ceux-ci sont de différents types :

 

- La présence de grands équipements sportifs (stade Bollaert, stade couvert régional de Liévin...),

- Une pratique sportive très ancrée sur le territoire (associations nombreuses),

-La présence de l'UFR STAPS de l'université d'Artois à Liévin face au stade couvert régional.

 

Le groupe de travail identifie des potentialités dans les domaines :

-Du bien-être, de la santé (coaching sportif et diététique en milieu professionnel par exemple),

-Du tourisme (reconversion de friches industrielles en site sportif comme cela a été le cas avec le terril de Fouquières-les-Lens par exemple),

-Du sport et des technologies numériques,

-De l'industrie des produits techniques du sport (sur le modèle de la filière industrielle liée au surf en Pays basque français).

 

En février 2012, un incubateur d'entreprises est créé par la CALL (Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin), la CCI (Chambre de Commerce et d'Industrie), l'association Aditec et l'Université d'Artois dans les locaux du stade couvert régional de Liévin afin de faire émerger des projets en lien avec ce secteur économique. Treize hectares autour du stade couvert sont prévus pour accueillir le futur « Business park » du cluster. A ce jour, le cluster est encore en phase de développement.

 

 

Métiers d'art

 

Les raisons qui ont poussé le groupe de travail dédié au développement économique d'Euralens à imaginer la mise en place d'un cluster consacré aux métiers d'art sont double. D'abord l'annonce dés 2004 de l’accueil d' un musée du Louvre à Lens a permis d'envisager de nouvelles perspectives pour le territoire ( changement d'image de marque, flux touristiques nationaux et internationaux, arrivée des réserves du Louvre en 2017...). L'existence d'un cluster métiers d'art est crédible du fait du rôle de « vitrine » que pourrait constituer l'arrivée d'une antenne d'un des plus grands musées mondiaux. De plus, un potentiel d'entreprises et d'acheteurs potentiels est présent sur le territoire comme le prouve la tenue depuis 2007 d'un salon des métiers d'art. Celui-ci est un événement qui regroupe des exposants professionnels et bénéficie d'un rayonnement qui dépasse l'échelle régionale (http://www.salon-metiers-art-lens.com).

 

A l'origine de ce cluster métiers d'art, on trouve :

 

-Le Louvre-Lens,

-L'Université d'Artois,

-La CCI d'Artois (Chambre de Commerce et d'Industrie),

-La chambre des métiers et de l'artisanat,

-Le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais,

-Le conseil général du Pas-de-Calais,

-La CALL (Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin),

-La CAHC (Communauté d'Agglomération d'Hénin-Carvin),

 

L'objectif des acteurs à l'origine de ce cluster est pluriel :

 

  • développer des activités, des savoir-faire autour de la restauration, la conservation des œuvres d'art. Il s'agit là de la conséquence la plus directe de l'arrivée des fonds du Louvre à Lens. Le territoire doit, en toute logique être capable d'assurer la préservation des œuvres qui lui sont confiées. Ce cluster reprend ici un principe de proximité qui a déjà été mise en œuvre en Toscane,

  • favoriser la production d'un artisanat local,

  • faire émerger un secteur commercial dédié à l'artisanat d'art peu développé sur le territoire.

 

 

La première étape de la mise en place de ce cluster a eu lieu en 2013 avec la création de L'IMEP (Institut des Métiers d'Art et du Patrimoine). Il constitue le volet formation du triptyque que doit normalement comporter un cluster. Ses acteurs ont décidé de le doter d'une structure associative. Ce cluster, une fois complet, prendra place au sein du parvis des arts qui se situera à coté du Louvre-Lens (http://www.artois.cci.fr/nos-grands-projets-2/parvis-des-arts-un-ensemble-hotelier-immobilier-et-commercial-haut-de-gamme-2-pas-du-louvre-lens/).

 

 

 

Senior

L'objectif du cluster senior est de développer l'économie dédiée au troisième âge. Ce secteur économique est reconnu au niveau national depuis 2013 sous l'étiquette Silver économie par un plan interministériel (http://www.silvereco.fr/silver-economy). Concrètement ce secteur regroupe différentes réalités :

-Création ou mutation de services à la personne afin de permettre à des personnes âgées de pallier à une perte d'autonomie (livraison à domicile de médicaments par exemple),

-Design de produits adaptés aux contraintes du vieillissement ( objets plus légers, plus préhensiles, plus visibles),

-Adaptation de l'habitat à la perte partielle de mobilité ( largeur des ouvrants de portes, hauteur des armoires, domotique...).

L'idée que la silver économie peut être un secteur d'avenir est basée sur deux constatations. D'abord la structure démographique et l'allongement de l'espérance de vie dans des pays comme la France va entraîner une augmentation des plus des seniors dans nos sociétés. Ceux-ci constituent donc un marché potentiel en plein essor. De plus les pays qui ont misé sur la silver économie ont vu leur audace récompensée en terme de croissance sectorielle (c'est le cas des Etats-Unis).

 

Ce cluster a pour acteurs :

 

-L'Europe avec le FEDER (Fond Européen De Développement Régional),

-L'Etat avec la DIRECCTE Nord-Pas-de-Calais (Directions Régionales des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi),

-La CCI (Chambre de Commerce et d'Industrie) d'Artois,

-Le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais,

-Le conseil général du Pas-de-Calais,

-Maisons et cités.

 

La stratégie de développement de ce cluster est originale à plusieurs titres. D'abord, elle ne s'appuie pas (pour l'instant) sur la création d'un pôle de recherche ou d'un centre de formation. Ensuite, le cluster a été créé en 2012 par le biais d'une charte signée par les entreprises adhérentes mais il ne dispose pas de locaux qui lui sont propres. Enfin, sa première mission a été de concevoir les transformations possibles d'un parc de maisons du bailleur Maisons et cités. Ce projet nommé Concept house senior en est pour le moment au stade de la conception numérique. L'objectif est ici de s'appuyer sur les observations et les innovations des PME pour ériger les bonnes pratiques en modèles. Il s'agit donc d'une forme de recherche par l'expérimentation au quotidien.

 

 

Place dans le programme

 

 

 

Classe terminale : La France dans l’Union européenne

Sujet d’étude : Acteurs et enjeux de l’aménagement des territoires français. « Il ne s’agit pas de traiter l’historique de l’aménagement du territoire en France. En s’appuyant sur l’étude d’exemples d’aménagements, on fait apparaître la complexité des enjeux de l’aménagement des territoires aujourd’hui (compétitivité des territoires, équité territoriale, gestion durable). On identifie le rôle des acteurs, en particulier les collectivités territoriales, l’Etat, l’Union européenne ».

 

Sujet d’étude : Les transformations de l’espace productif et décisionnel.

« On met en évidence les permanences, les mutations et la diversité des espaces productifs et décisionnels français dans le cadre de la mondialisation. On montre en particulier la concentration des fonctions de commandement, de recherche et d’innovation dans les métropoles ».


 

 

L'approche

 

 

Ces quatre cluster en devenir permettent d'entrer dans les deux sujets d'étude complémentaires que sont Acteurs et enjeux de l'aménagement des territoires et Les transformations des espaces productifs et décisionnel. En effet derrière ces quatre aménagements futurs on trouve des acteurs qui travaillent en synergie par le fait même de la complexité des enjeux (compétitivité des territoires et développement durable. Ces enjeux s'inscrivent dans des dynamiques territoriales qui se déploient à différentes échelles (par exemple, la silver économie est motivée par le vieillissement de la population française qui est à étudier dans le cadre d'un vieillissement de la population européenne en général). Ces dynamiques en constante évolution rendent certains espaces productifs et décisionnels obsolètes et en sélectionnent d'autres. Quelques problématiques peuvent ainsi permettre d'aborder ces quatre clusters de manière générale :

 

-En quoi ce cluster s'appuie t-il sur des atouts perçus du territoire ?

-Quelles conséquences cherche t-on provoquer sur le territoire ?

-En quoi ce cluster traduit-il une mutation des espaces productifs et décisionnels ?

 

 

En ce qui concerne le cluster Senior, on pourrait ajouter à ces problématiques générales des interrogations relatives au champ professionnel des services à la personne (pour le Bac Pro Accompagnement, Soins et Services à la Personne par exemple).On pourra ainsi poser aux élèves une question très concrète : Quelles conséquences les orientations mises en œuvre par ce cluster pourraient avoir sur mon futur métier si elles deviennent la règle ?

 

 


Pistes de réflexion

 

Etant donné que ces clusters se trouvent encore dans une phase de développement et ne peuvent, de ce fait, prétendre à des résultats concrets qui légitimeraient de manière objective leur existence, on pourra discuter avec les élèves du bien fondé des choix opérés par les acteurs du territoire. Cette réflexion peut donner lieu à un travail qui s'inscrirait dans une démarche de Géographie prospective :

 

-Quels secteurs économiques auriez-vous privilégié ?

-A quel endroit les auriez-vous implantés ?

-Sur quels éléments du présent vous appuyez-vous pour prendre cette décision ?

-Quelles conséquences spatiales en attendez-vous ?

 

Cette démarche de prospective pousse l'élève à interroger le présent mais aussi à maîtriser le concept de cluster sans lequel il ne peut proposer de projet recevable.

 

 

 

Euralogistic

 

Euralogistic

 

Présentation

 

Euralogistic est un cluster Euralens orienté autour de la logistique. Il est implanté sur le site de la plate-forme multimodale Delta 3 de Dourges (300 hectares) qui combine rails, voies fluviales et routes. Ouverte en décembre 2003, la plate-forme Delta 3 accueille depuis avril 2012 le campus Euralogistic (5 hectares) composé de deux bâtiments dédiés à la formation. Il vient s'associer à l'activité de la plate-forme multimodale  qui compte 5600 entreprises et 56 000 salariés. L'offre de formation proposée par ce cluster couvre une étendue assez vaste : du niveau V au niveau I. Le campus Euralogistic et la plate-forme delta 3 réunissent donc deux des trois composantes qui caractérisent tout cluster. Pour le moment, ce cluster ne dispose pas encore d'un pôle de recherche. Celui-ci devrait être mis en place en partenariat avec l'Université d'Artois à l'horizon 2016.

Euralogistic a pour ambition affichée dès la page d’accueil de son site (document 1) « d'imposer la région Nord-Pas de Calais, comme territoire d'excellence en matière de logistique au Nord-Ouest de l’Europe». Pour cela, selon les dirigeants de ce cluster, deux axes sont privilégiés :

- Pourvoir aux besoins des entreprises locales et régionales du secteur transport-logistique,

- Développer un savoir-faire transférable et commercialisable en dehors du territoire du cluster.

 

Ce cluster a été reconnu dès 2011 par la DATAR comme « grappe d’entreprises exemplaires » c'est à dire qu'il a été reconnu que certaines des PME qu’abrite ce cluster sont capables de travailler en réseau, de collaborer pour affronter des marchés nationaux ou internationaux auxquels leur petite taille ne leur permettrait pas de prétendre seules. Ce cluster a fait partie de la première vague de labellisation de l’association Euralens en 2013.

Plusieurs acteurs sont à l'origine de la transformation de cette plate-forme multimodale en cluster :

 

- La CCI d'Artois : Chambre de commerce et d'Industrie d'Artois,

- Le Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais,

- L’Etat avec le Fonds National d'Aménagement Du Territoire,

- Le Feder : Fonds européen de développement régional.

 

Les raisons de la mise en place de ce cluster reposent sur deux éléments de lecture du territoire. Tout d'abord le Nord-Pas-De-Calais bénéficie d'une situation de carrefour européen, est intégré à la dorsale européenne (notice Les territoires d'Euralens) et donc dispose d'une situation stratégique qui lui permet de prétendre à être un territoire incontournable en matière d'accueil d'un certain nombre de flux. Des aménagements (tunnel sous la manche, ligne de chemin de fer à grande vitesse, canal à grand gabarit, aéroports, réseaux routiers et autoroutiers très denses) sont venus renforcer une situation préexistante (proximité de nombreux voisins européens, façade portuaire) octroyant ainsi à ce territoire un possible statut de porte d’entrée de l’hinterland du réseau des grands ports nordeuropéens. Le Nord – Pas-de-Calais constitue ainsi un point de convergence majeur des flux de marchandises en Europe (document 2). Ces éléments ont été moteurs au moment de la création de la plate-forme multimodale delta 3 dont le niveau d'activité va bien au-delà de la simple relocalisation de l'ancienne gare Lille-Saint sauveur.

De plus, les dynamiques actuelles qui animent le Nord-Pas-de-Calais ont déjà conduit à la création de deux pôles de compétitivité avec lesquels l'activité d'Euralogistic peut interagir :

 

- Le pôle de compétitivité PICOM (Pôle des Industries du Commerce) implanté sur différents sites de la communauté urbaine de Lille (http://www.picom.fr). Il comprend une soixantaine d'entreprises de distributions (Auchan, Décathlon, La Poste, Orange...), des sociétés de services et de technologies numériques (IBM)et de nombreuses PME ainsi que des établissements d'enseignement supérieur et de recherche (Ecole centrale de Lille,EDHEC Business School).

PICOM cherche à être un pôle de référence dans le domaine de la distribution,

- Le Pôle de compétitivité I-Trans (http://www.i-trans.org). Fondé en 2005 sous statut associatif et implanté dans les régions Nord Pas-de-Calais et Picardie, le pôle de compétitivité i-Trans est spécialisé dans les domaines des transports terrestres durables et de la logistique. Ce pôle met en réseau des acteurs de l'industrie et de la recherche des transports terrestres, ferroviaires, transports urbains intermodaux et automobiles.

Il existe donc un réseau de pôles régionaux dédiés aux transports et à la distribution qu'Euralogistic vient compléter.

 

 

Lors de la préparation de la stratégie Euralens en matière de développement économique par le groupe de travail placé sous l'autorité du sous-préfet Pétonnet, Euralogistic était déjà d'un projet abouti. La labellisation Euralens n'a été qu'une forme de reconnaissance supplémentaire.

La nature même de ce cluster fait qu’il s’intègre aux échelles locales, régionales, nationales et européennes que ce soit au niveau :

- Des acteurs qui en sont à l’origine (la CCI, la Région Nord -Pas- de -Calais, l’État, l'UE),

- Des réseaux de transports auxquels la plate-forme est connectée (deux lignes ferroviaires qui desservent la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne, le canal à grand gabarit qui dessert les principaux ports de France, de Belgique et des Pays-Bas, les autoroutes A1, A21 et A26),

- Des conséquences spatiales et économiques escomptées (pourvoir les besoins des entreprises locales et régionales mais aussi fournir des solutions innovantes applicables dans d'autres pays européens).

Ce cluster est donc motivé par une situation géographique, des aménagements spécifiques, un potentiel de croissance des flux à l'échelle européenne mais aussi une volonté de s'intégrer à une spécialisation régionale autour des transports.

 

Place dans le programme

 

Classe de seconde : Sociétés et développement durable

Sujet d’étude : L’enjeu énergétique

 

« On met en relation les besoins en énergie, l’évolution des coûts et la gestion des ressources : mobilisation, accessibilité, recherche de sources d’énergie alternatives. On souligne les aspects géopolitiques et environnementaux de la question.»

 

 

Classe de première : Des territoires dans la mondialisation

Sujet d’étude : Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation

 

« On identifie ainsi la mondialisation comme l'intégration des économies, des hommes et des territoires dans un système planétaire. On constate que les flux qui parcourent le monde dessinent des réseaux dont les nœuds sont fortement concentrés dans la Triade et des pôles, inégalement répartis. On étudie le rôle des acteurs de la mondialisation, en particulier les États, les firmes transnationales, certaines organisations non gouvernementales (ONG).»

 

Classe de terminalec: La France dans l’Union européenne

Sujet d’étude : Acteurs et enjeux de l’aménagement des territoires français.

 

« Il ne s’agit pas de traiter l’historique de l’aménagement du territoire en France. En s’appuyant sur l’étude d’exemples d’aménagements, on fait apparaître la complexité des enjeux de l’aménagement des territoires aujourd’hui (compétitivité des territoires, équité territoriale, gestion durable). On identifie le rôle des acteurs, en particulier les collectivités territoriales, l’Etat, l’Union européenne.»

 

Sujet d’étude : Les transformations de l’espace productif et décisionnel.

« On met en évidence les permanences, les mutations et la diversité des espaces productifs et décisionnels français dans le cadre de la mondialisation. On montre en particulier la concentration des fonctions de commandement, de recherche et d’innovation dans les métropoles.»

 

 

L’approche

 

Selon le niveau avec lequel on étudiera ce cluster d'Euralens, on pourra aborder des problématiques à la fois sensiblement différentes et complémentaires.

 

En classe de seconde les quatre sujets d’étude sont à la fois conditionnés par le phénomène de croissance démographique et intégrés dans le concept de développement durable. Dans le cadre du sujet d'étude L'enjeu énergétique, on pourra interroger l'existence de ce cluster autour de questions simples : Pourquoi cette plate-forme joue-t-elle de la complémentarité des modes de transports ? Qu'apporte cette complémentarité en termes d'économie d'énergie? Dans quelle mesure une plate-forme multimodale comme celle de Dourges relève t-elle du développement durable ?Comment vont évoluer les métiers de la logistique dans une perspective de développement durable ? La stratégie pédagogique pourrait être de partir de cet aménagement de proximité pour comprendre dans quelles mesures son organisation est commandée par des territoires plus lointains.

 

En classe de première, le programme précise que : « La mondialisation intègre les économies et les territoires dans un système planétaire qui crée une culture mondiale mais n’uniformise pas la planète…». On pourra, dans une séquence dédiée au sujet d’étude Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation, envisager dans un premier temps avec les élèves le fait que la mondialisation se caractérise par des flux (matériels et immatériels) qui prennent appui sur des réseaux composés notamment de nœuds comme les plate-formes multimodales. Dès lors, les élèves peuvent s'interroger sur des problématiques relatives à ce cluster : quels types de produits transitent par la plate-forme de Dourges ? D'où viennent-ils ? Où vont-ils ? Quels espaces cette plate-forme permet-elle de connecter (mondialisation sélective) ?

 

En classe de Terminale, la France est à l’étude dans sa dimension à la fois européenne et mondiale. Sa puissance et les limites de celle-ci sont envisagées à différentes échelles et permettent d’étudier les dynamiques territoriales actuelles. On pourra dans le cadre de la séquence Acteurs et enjeux de l'aménagement des territoires montrer d'une part la complexité des acteurs que met en évidence l’aménagement de ce cluster mais aussi la complémentarité des enjeux présent dans cette réalisation. Ainsi après avoir interrogé les modalités de réalisation et de fonctionnement de la plate-forme, on pourra se demander en quoi celle ci poursuit des objectifs de développement durable (en abordant de manière différente ce qui a été vu en seconde) mais aussi de compétitivité. D'autre part, la séquence Les transformations de l’espace productif et décisionnel incite à aborder le fait que la plate-forme multimodale montre un redéploiement des dynamiques territoriales dans le sens d’une plus grande importance donnée à l’économie de la connaissance (consubstantielle à la notion de cluster).

 

Ces pistes seront complétées selon l'orientation professionnelle des élèves. Ainsi, il pourrait sembler opportun d’envisager avec des sections de Bac Pro Maintenance des Véhicules Industriels d’autres problématiques: au regard des orientations que semble prendre l’organisation du fret dans le Nord-Pas-de-Calais, comment mon futur métier peut-il évoluer ? Pourra-t-on dans un proche avenir se passer des poids lourds ?

 

 

 

Proposition de corpus documentaire

 

Document 1. Page d’accueil du site Euralogistic (source : site internet d’Euralogistic, http://www.euralogistic.com/poles/missions.html)

 

Document 2. Les établissements de transport dans le Nord-Pas-De-Calais (source : site internet d’Euralogistic, http://www.euralogistic.com/item/les-etablissements-de-transports-par-activite.html)

 

 

 

Euralens éco-construction

Euralens Eco-construction

 

 

 

 

Présentation

 

Le cluster Euralens Eco-construction est composé de deux entités distinctes :

 

- Le Cerdd : Centre Ressource du Développement Durable,

-Le Cd2e : centre de création et de développement des éco-entreprises.

 

Le Cerdd a été créé en 2001 sous statut associatif, avant de devenir Groupement d’Intérêt Public (GIP) en 2006. Il est porté par l'Etat et la Région Nord-Pas-de-Calais. Dirigé par Emmanuel Bertin, le Cerdd constitue un espace d’échanges et un centre de ressources sur le développement durable. Sa mission est de promouvoir les dynamiques territoriales durables dans le Nord-Pas-de-Calais. De nombreux acteurs participent et contribuent à l’activité de ce centre de ressource : entreprises, associations, territoires... Il représente le forum du cluster Eco-matériaux

 

Le Cd2e a été créé en 2003 sous statut associatif et conserve cette particularité en 2014. Le président du Cd2e est Jean-François Caron maire de Loos-en-Gohelle depuis 2001. L'association Cd2e intervient dans trois domaines complémentaires :

 

- L'accueil d’éco-entreprises. La pépinière de l'association offre aux start-up qu’elle accueille des services d’ingénierie en commerce, gestion et communication. Elle leur permet de se développer en favorisant leur mise en réseau et en développant leur existence à l’échelle européenne (par l’organisation de salons professionnels par exemple). Ce cluster fait le pari de retenir les start-up qui auront été abritées et conseillées et ainsi d' attirer d'autres éco-entreprises qui auront intérêt à rechercher la proximité géographique et sectorielle. L'objectif est par là de développer l'attractivité du territoire dans ce secteur en rendant celui-ci incontournable dans le domaine des éco-matériaux et de la performance énergétique.

 

- La recherche. Le Cd2e est porteur d'un certain nombre de projets de recherche (www,cd2e.com/nosprojets/accueil) dont certains sont partagés à l'échelle européenne (FUSION ou CAP'EM) et d'autres spécifiques à ce cluster et visibles sur la base du 11/19 ( Lumiwatt).

 

-La formation. Le CD2E propose, par le biais des apprentis d'Auteuil dont les locaux sont implantés sur la base du 11/19, des formations aux métiers de l'éco-construction, des éco-matériaux, de l'énergie photovoltaique et de l'éco-conception.

L'association entretient des liens forts avec de nombreux acteurs qui sont aussi très présents dans le fonctionnement d'Euralens :

 

- L'Europe par le biais du FEDER : Fonds Européen de Développement Régional,

- L'Etat par le biais de :

  • La DREAL Nord-Pas-de-Calais: Directions Régionales de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement – Nord-Pas-de-Calais,
  • La DIRECCTE Nord-Pas-de-Calais : Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi,

- L'ADEME : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie, délégation Nord-Pas-de-Calais,

- La Région Nord-Pas-de-Calais,

- Le Département du Nord,

- LMCU: Lille Métropole Communauté Urbaine,

- La CALL: La Communauté d’agglomération de  Lens-Liévin,

- La ville de Loos-en-Gohelle.

 

L'association Cd2e et le GIP Cerdd sont implantés sur la base 11/19 composée de 110 hectares de terrils, d’anciens bâtiments d’exploitation minière et de cavaliers de mine. Ce site est caractéristique du patrimoine minier régional. Deux éléments majeurs (la tour et le chevalet métallique) figurent à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1992 et sont classés aux Monuments Historiques depuis septembre 2009. Ce site comprend également les terrils du 11/19, réputés les plus hauts d’Europe (186 m).

Ce lieu est porteur d'une double valeur symbolique. Il représente à la fois de manière magistrale un passé minier révolu mais aussi une orientation future souhaitée par ce cluster à savoir le développement durable appliqué à la production d'énergie et à l'habitat.La transformation du territoire voulue par Euralens est ici matérialisée par la coexistence sur un même lieu d'un ancien paysage «noir» et d'un avenir «vert et bleu» (http://www.cd2e.com/node/235).

 

 

Contrairement à d'autres clusters dont l'existence est la conséquence de l'arrivée d'un aménagement majeur (l'arrivée du Louvre-Lens est, par exemple, l'événement déclencheur du projet de cluster numérique culturel), le cluster éco-construction est majoritairement le fruit d'une volonté forte des acteurs qui sont aux origines de sa création. Son existence n'est pas liée aux caractéristiques particulières ni de son site (la base du 11/19 n'était pas la seule friche industrielle de la région) ni de sa situation.

 

Tout comme Euralogistic, ce cluster était déjà opérationnel lorsque le groupe de travail Euralens développement économique s'est constitué en 2010. C’est d'ailleurs le cluster le plus abouti parmi ceux qui ont été labellisés par l'association. En effet, il est le seul, en mai 2014, à réunir les trois composantes que sont la recherche, la formation et la présence d’entreprises organisées en réseaux. Il va même au delà de cela puisque qu'il intègre un volet information à destination des professionnels et des particuliers.

Par ailleurs, le projet TEAM 2 (Technologies de l’Environnement Appliquées au Matières et aux Matériaux) qui est porté par le Cd2e bénéficie du statut de pôle de compétitivité c'est à dire qu'il est reconnu comme ayant une valeur stratégique nationale (http://competitivite.gouv.fr/). Se constitue ainsi dans le Nord-Pas-de-Calais une forme de spécialisation dans le domaine du recyclage des objets du quotidien avec :

  • Le pôle de compétitivité TEAM 2,

  • Le pôle de compétitivité MAUD (Matériaux et Applications pour une Utilisation Durable ) implanté sur le parc de la Haute Borne de Lille Métropole (http://www.polemaud.com/).

 

 

Place dans le programme

 

 

Classe de seconde : Sociétés et développement durable

Sujet d’étude : L’enjeu énergétique

« On met en relation les besoins en énergie, l’évolution des coûts et la gestion des ressources : mobilisation, accessibilité, recherche de sources d’énergie alternatives. On souligne les aspects géopolitiques et environnementaux de la question.»

 

Classe terminale : La France dans l’Union européenne

Sujet d’étude : Acteurs et enjeux de l’aménagement des territoires français.

« Il ne s’agit pas de traiter l’historique de l’aménagement du territoire en France. En s’appuyant sur l’étude d’exemples d’aménagements, on fait apparaître la complexité des enjeux de l’aménagement des territoires aujourd’hui (compétitivité des territoires, équité territoriale, gestion durable). On identifie le rôle des acteurs, en particulier les collectivités territoriales, l’Etat, l’Union européenne.»

 

Sujet d’étude : Les transformations de l’espace productif et décisionnel.

« On met en évidence les permanences, les mutations et la diversité des espaces productifs et décisionnels français dans le cadre de la mondialisation. On montre en particulier la concentration des fonctions de commandement, de recherche et d’innovation dans les métropoles.»

 

L’approche

 

C'est en classe de seconde que l'étude de ce cluster semble, à priori, la plus pertinente. En effet, le thème annuel Sociétés et développement durable et plus particulièrement le sujet d'étude L'enjeu énergétique coïncide totalement avec les problématiques abordées par ce cluster éco-construction et performance énergétique. Parmi les nombreuses problématiques induites par ce sujet d'étude, il en est deux que l'étude de ce cluster (et plus encore sa visite avec les élèves) permet de traiter de manière très concrète :

  • Demain, quelles seront les alternatives crédibles aux énergies majoritairement utilisées aujourd'hui ?

  • Comment pourra t-on vivre demain en consommant moins d'énergie ?

Après avoir défini quelles sont les énergies consommées aujourd'hui (énergies fossiles), on pourrait mettre en avant les contraintes que celles-ci imposent (dépendance vis-à-vis de certaines régions du monde, coûts croissants, conflits d'usage, conséquences environnementales peu soutenables à long terme, raréfaction annoncée). Dés lors l'étude de certains éléments de ce cluster permet de se poser la question : Quelles sont les propositions de ce cluster en terme de production énergétique ? Quelles contraintes évoquées sont abordées (relocalisation de la production d'électricité à l'échelle locale par exemple) ? Quelles sont celles qui ne le sont pas ? Pourquoi ? Ces deux dernières problématiques permettraient de mettre en évidence le fait que la production d'énergie «verte» ne pourra suppléer, dans l'état actuel des choses, la production d'énergie non renouvelable que nous utilisons majoritairement. Lever cette ambiguïté couramment véhiculée permet, de ce fait d'envisager, la seconde problématique retenue.

On aborde ici un autre volet de ce cluster à savoir l'éco-construction : puisqu'on ne pourra compenser la raréfaction des énergies fossiles par le développement des énergies renouvelables, comment consommer moins ? Dés lors , il pourrait être pertinent d'étudier (plus ou moins sommairement selon le champs professionnel des élèves concernés) les solution techniques mis en œuvre dans le domaine de la construction et de l'isolation en les comparant aux solutions habituellement utilisées. Que gagne t-on en tant que particulier en mettant en œuvre ces solutions ? Ces solutions sont-elles, pour l'instant, d'un accès équitable ou réservées à une minorité nantie (il s'agit là d'un des volets du développement durable) ? La société dans son ensemble a t-elle intérêt à s'orienter vers ces solutions ? Quelles autres conséquences ces orientations impliquent-elles (développement de filières nouvelles mais aussi fermeture d'usines dans certains domaines...).

L'étude de ce cluster trouve des prolongements dans d'autres sujets d'étude. Que ce soit en seconde avec Les sociétés face aux risques ( la transition énergétique est-elle une réponse à certaines formes de risques technologiques? ) ou d'une certaine manière Le développement inégal (précarité énergétique que subissent certaines franges de la population française par exemple).

Aborder ce cluster permet aussi une entrée dans le sujet d'étude Les transformations des espaces productifs et décisionnels. En effet , au centre de l'existence du Cd2e se trouvent le redéploiement des dynamiques territoriales actuelles et ce à différentes échelles. La visite du site de ce cluster illustre l'obsolescence de certains types d'espaces industriels (la mine) et la possible pertinence d'un redéploiement vers d'autres activités présentes sur la base du 11/19. Une problématique possible pourrait être : Quels changements des espaces productifs ce cluster accompagne t-il ?

 

A ces problématiques générales peuvent s'ajouter des interrogations relatives au champs professionnels des élèves concernés. Ainsi l'étude de ce cluster permettra à des élèves dont le Bac Pro préparé se situe dans le domaine du bâtiment (électrotechnique, technicien-menuisier-agenceur…) de se poser une question très concrète : Quelles conséquences les orientations mises en œuvre par ce cluster pourraient avoir sur mon futur métier si elles deviennent la règle ?

 

 

Pistes de réflexion

 

Un axe de réflexion possible pourrait être de se pencher sur les conséquences spatiales qu'induiraient les solutions techniques que propose ce cluster si elles étaient mises en œuvre à grande échelle :

- Développement de nouvelles filières,

- Changement dans les habitudes de consommation (sans verser dans la décroissance, le développement durable ne peut être être mis en œuvre au sein d'une société énergivore),

-Changement dans la localisation des lieux de vie et des activités (on peut techniquement envisager qu'un jour les voitures fonctionneront toutes à l'électricité mais ce changement radical peut-il coexister avec la périurbanisation frénétique actuelle et les migrations pendulaires qu'elle implique ?)

On peut dés lors jouer de la complémentarité de l'enseignement du français et de l'Histoire-Géographie en Bac Pro pour, après avoir étudié en seconde le thème annuel Sociétés et développement durable, aborder l'objet d'étude L'Homme face aux progrès scientifiques et technologiques. En reprenant les pistes de réflexion évoquées plus haut, on pourra demander aux élèves de produire un écrit dans lequel il imagine leur quotidien (professionnel, privé) dans quarante ans au regard des éléments concrets envisagés en seconde en Géographie. Cette production permettrait ensuite d'interroger des œuvres de Science-Fiction qui traite des dérives futures d'une société qui n'aurait pas su traiter les problèmes liés à l'énergie et à la pollution.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Euralens, des réalisations et des projets

Euralens, des réalisations et des projets

Notice d'accompagnement

Les

Les clusters d'Euralens, introduction générale

 

 

 

 

Selon un article de J. Bouinot paru en juillet 2005 sur le site internet http://cybergeo.revues.org, un cluster peut être défini comme « la concentration géographique d'entreprises interdépendantes qui fournissent des biens et des services dans des secteurs économiques proches» Au sein d'un cluster, on trouve à la fois :

- un pôle de recherche, de développement (par le biais d'un centre de recherche, d'une université),

- un pôle de formation (lycée, centre de formation spécialisé, CFA),

- des entreprises d'un même secteur économique.

L'idée selon laquelle la proximité géographique et sectorielle favoriserait le développement économique n'est pas, en soi, nouvelle puisqu'elle apparaît au États-Unis au XIX° siècle avec les travaux d'Alfred Marshall sur les villes industrielles de Birmingham et de Sheffield. Cependant, les principes sont redéfinis et actualisés par Mickael Porter dans les années 1990. D'après cet économiste américain, les clusters ou grappes, seraient l’un des principaux facteurs de la compétitivité économique des territoires. En effet, pour lui, les relations entre des entreprises géographiquement proches induiraient un meilleur apprentissage, une diffusion de l’innovation plus forte et donc une plus grande compétitivité des entreprises intégrées à cet espace. On touche là aux caractéristiques nouvelles induites par le concept de cluster à savoir qu'il s'agit d'une proximité d'entreprises dont les activités appartiennent à la « nouvelle économie » ou « économie de la connaissance ».Dans cette économie « nouvelle », la principale ressource des territoires est devenue le capital humain, vecteur de savoir, de créativité et d’innovation.

Les clusters connaissent un succès certain auprès des acteurs de l'aménagement du territoire dans la mesure où ils sont souvent perçus comme étant synonymes de croissance économique, de création d’emplois et de cohésion sociale. Ils occupent donc une place importante dans leurs stratégies territoriales et notamment dans le cas de projets d'aménagement de régions peu dynamiques ou en reconversion. Des exemples comme celui du Pays Basque espagnol montrent que des clusters innovants peuvent représenter un atout réel pour les territoires en difficulté. En situation périphérique, le Pays Basque faisait traditionnellement fuir les investisseurs en raison notamment de son l’enclavement. Ce territoire, dont le taux de chômage était supérieur à 30 % dans les années 1980,  ne disposait d’aucun atout pour assurer sa mutation  vers l’économie de la connaissance. La stratégie d'aménagement a d'abord reposé sur une plus grande innovation dans les filières traditionnelles. Dès 1991, le Pays Basque espagnol est le premier territoire à expérimenter le concept de cluster avec l’appui de M. Porter lui-même. Des clusters prioritaires ont été définis dans des secteurs traditionnels (industrie du papier, sidérurgie, automobile, machine à outils, industries portuaire.), mais aussi plus nouveaux (électroménager, environnement, informatique, télécommunications, transport logistique, aéronautique et audiovisuel). Au nombre de treize, les clusters basques génèrent aujourd’hui 45 % du PIB régional.

C'est aussi dans une stratégie de définition de priorités qu'ont été imaginés les clusters Euralens. Dès le début de l'année 2010 est mis en place sous l'influence du Préfet du Pas-de-Calais et du Président de Région un groupe de travail chargé d'étudier les modalités pour faire de l'arrivée du Louvre-Lens un vecteur de dynamisme économique. En effet, si dés cette époque les implications urbanistiques de l'arrivée du Louvre sont envisagées, il n'en est rien des aménagements prévus pour pouvoir prétendre à ce que le territoire d'accueil de ce musée bénéficie de retombées économiques. Tout démontre au contraire que les milieux économiques ne s’approprient ni l'annonce de l'implantation du musée (2004) ni même la pose de la première pierre (2009). Un groupe de travail piloté par le sous-préfet de Lens (à l’époque Mme Pétonnet) va, dans un premier temps, questionner les enjeux et les atouts du territoire d'Euralens. Ce groupe de travail dégage quatre axes prioritaires :

-développer l'attractivité des territoires,

-développer le tourisme au sein de ces mêmes territoires,

-développer la formation,

-mettre en place des clusters.

 

Le groupe analyse la réussite de Bilbao et du musée Guggenheim en constatant que celle-ci repose sur le développement de secteurs d’activités dans lesquels le territoire basque connaissait déjà une situation privilégiée. Ce groupe de travail propose dès lors de s’inspirer de Bilbao en développant les spécificités économiques du territoire d'Euralens comme autant de pôles d’excellence : logistique en utilisant la plateforme Delta3 préexistante, éco-matériaux et performance énergétique autour du CD2E, économie du sport et du bien-être, métiers d’art et numérique culturel...Le groupe de travail va soumettre sept propositions d'orientation pour un développement économique du Louvre-Lens à l'assemblée générale d'Euralens de juin 2010. De ces propositions adoptées vont émerger cinq des six clusters Euralens (document 1).
 

Pour autant qu'il puisse être associé à des mutations parfois réussies, le terme cluster désigne un concept très évolutif aux contours parfois difficiles à cerner. Si la démarche de définition des clusters choisie par Euralens s'inscrit dans des procédures initiées par des villes comme Bilbao, les clusters de l'association se démarquent  par une spécificité revendiquée. En effet, Euralens affirme que ses clusters sont durables. Les choix de communication de l'association visibles par le biais de son site internet montrent d'ailleurs cette volonté forte d'afficher une thématique de ce type. Avant même de définir la notion de cluster et de présenter ceux-ci, le site internet propose aux visiteurs un schéma explicatif basé sur une analogie entre cluster et végétal (http://www.euralens.org/clusters-durables.html). Cette orientation est une constante en matière de communication et de principes de fonctionnement de l'association : Passer d'un territoire noir (l'extraction minière par essence non renouvelable) à un territoire vert et bleu (couleurs qui symbolisent, au contraire, certains aspects du développement durable). Il y a manifestement une volonté de rupture par rapport à certaines activités induisant un développement exogène et la volonté de développer au contraire des capacités endogènes de développement (synonymes de développement durable).


 

Il existe six clusters Euralens. Certains sont opérationnels parce que déjà en activité depuis quelques années  (ils ont d'ailleurs parfois servis de modèle à suivre pour illustrer des pratiques satisfaisantes). D'autres en sont encore au stade de projets. Les acteurs à l'origine de leur création ou de leur développement sont pluriels. Pourtant, au-delà de ces différences, tous ont été définis comme représentant des secteurs stratégiques dans lesquels un potentiel de développement (présent ou futur) était envisageable. Leur inscription dans la démarche d'Euralens leur a octroyé de fait une labellisation qui rend leur identité particulière facilement lisible. De même, ces clusters inscrivent leur développement futur à différentes échelles : leur lien avec l'échelon régional (financement) est fort mais ils s’insèrent dans des dynamiques territoriales nationales voire européennes. On pourra dès lors jouer de ces ressemblances pour interroger les six clusters Euralens avec des problématiques communes comme :

- Sur quelles réalités perçues ou réelles du territoire l'existence de ce cluster trouve-t-elle ses fondements ?

- Comment ce cluster s’insère-t-il ou s'insérera-t-il à différentes échelles ?


Proposition de corpus documentaire

 

 

Document 1 : synthèse de l'Assemblée générale d’Euralens du 1 er juillet 2010 Sept propositions pour un développement économique durable autour du Louvre-Lens (source site internet de la Mission Bassin Minier: http://www.missionbassinminier.org/fileadmin/user_upload/images/projets/grands-projets/louvre_lens/Euralens_-_7_propositions_pour_le_developpement_economique__2_.pdf)

Les territoires d'Euralens, des territoires à imaginer et aménager

Les territoires d'Euralens

Des territoires à imaginer et aménager

 


Notice d'accompagnement



 

Présentation

 

A l'échelle locale, une centralité lensoise réaffirmée

 

Euralens est un acteur qui a choisi une forme d'existence associative (voir notice d'accompagnement : Euralens, un acteur) pour agir sur des territoires sur lesquels il assure une forme de gouvernance (document n°1).

 

Le mode opératoire d'Euralens, dans sa volonté de transformation de ses territoires, passe par la labellisation de projets portés par des adhérents ou membres de l'association. L'analyse de la carte des projets labellisés par l'association (document n°2) montre de grandes disparités au niveau des dynamiques d'implication des communautés d'agglomération et des communes dans ce processus. Les projets labellisés sont majoritairement situés sur la Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin. Elle représente un premier cercle dont l'implication dans l'association est forte. Un second cercle, toujours dans cette logique d'analyse du nombre de projets labellisés, est constitué des territoires de la Communauté d'Agglomération d'Hénin-Carvin et d'Artois com. Les projets labellisés y sont moins nombreux et correspondent souvent à une vague de labellisation plus tardive. Enfin, au regard des critères mentionnés plus haut, d'autres territoires comme la Communauté d'Agglomération du Douaisis ou la Communauté Urbaine d'Arras se caractérisent par une implication faible. On peut donc affirmer que l'adhésion aux modalités de transformations qu'Euralens tente d'initier est variable selon les territoires.

L' explication principale réside dans le fait que les besoins de mutation ne sont pas les mêmes au sein de ce périmètre de gouvernance assez vaste. Le passé minier et les conséquences socio-spatiales de l'arrêt de cette activité engendrent des besoins partagés par le premier et le second cercles. Ce passé commun lié à l'extraction minière est présent dans la communication visuelle que l'association a choisie par le biais de son logo. Celui-ci met en avant l'objectif d'une transition d'un passé «noir» vers un futur vert et bleu. Les enjeux d'avenir pour la Communauté Urbaine d'Arras par exemple, ne sont pas les mêmes, expliquant ainsi une moindre implication dans les projets.

 

 

A l'échelle régionale, l'ouest du bassin minier

 

Le territoire d'Euralens est constitué, en partie, par le versant ouest du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Les territoires d'Euralens s’insèrent donc dans un ensemble plus vaste qui s'étend sur une centaine de kilomètres de l'est (des communes de Sebourg à Condé sur l'Escaut) à l'ouest (commune d'Enguinegatte). Développée durant plus de deux siècles, l'extraction minière a entraîné des conséquences spatiales multiples, telles que l'organisation urbaine, qui est l'un des éléments les plus notables. L'ex-bassin minier se caractérise par la présence de nombreuses villes dont la création, très rapide, a été motivée par l'exploitation du charbon. Le taux d'urbanisation y est élevé, les densités de population sont fortes (650 habitants/km2) et la population nombreuse (1,2 millions d'habitants). Ce réseau urbain se caractérise par une absence de centralité forte.

Le paysage urbain est lui aussi une conséquence de cette urbanisation liée à l'exploitation minière : existence de terrils, logements miniers omniprésents, schémas urbains typiques. D'autres données communes parfois médiatiquement surexploitées ne sont pas négligeables : faibles mobilités de certaines populations, image dégradée, moindre attractivité des territoires, indices de développement humain plus faibles que dans d'autres parties de la région Nord-Pas-de-Calais.

L'ex-bassin minier doit, dans son ensemble, traiter la problématique de la reconversion économique de ces territoires depuis la fin de l'exploitation minière. Cette question se décline en de nombreuses variantes selon notamment le calendrier de fermeture des fosses qu'ont vécu ces territoires et des solutions de reconversion apportées à l'époque.

Un dernier point de convergence est représenté par la recomposition institutionnelle forte de ces dernières années. On assiste à une montée en puissance des communautés de communes et d'agglomérations. Ces territoires de projets cherchent ainsi à transcender les territoires hérités de l'exploitation minière. Le périmètre de gouvernance d'Euralens s’intègre donc dans un espace plus vaste avec lequel il partage des caractéristiques géographiques et des problématiques1.


A l'échelle européenne, une intégration à une Europe du Nord-ouest fortement peuplée et urbanisée

Figure géographique structurante de l'espace européen mentionnée dés 1973 par R. Brunet, la mégalopole européenne traverse l'Europe du Lancashire à la Toscane en passant par la vallée du Rhin. Autrement appelée dorsale européenne, cet espace se caractérise notamment par de très fortes densités de population, une concentration urbaine forte et des espaces très productifs. Sa forme et ses dimensions correspondent aux principaux flux d'échanges qui se sont établis eu Europe à partir du XIIIème siècle avec, initialement, la présence de deux pôles : celui de Vénétie-Lombardie-Toscane au sud et celui des « Pays-Bas » au sens large au nord. La France, pour des raisons historiques, n'a été que partiellement concernée par l'intégration à cet espace. L' Alsace, une partie de la Lorraine et le Nord-Pas-de-Calais en font cependant partie.

Les territoires d'Euralens appartiennent donc à cette dorsale européenne. Cette intégration constitue d'ailleurs un des leviers que l'association entend utiliser pour mener à bien la reconversion envisagée. La communication qu'Euralens a choisi de privilégier par le biais de son site met en avant ce qu'elle considère comme un atout. En effet les territoires d’Euralens sont cartographiés à une échelle qui rend compte de leur intégration à cette partie de l'Europe (documents n°3 et n°4). Cette appartenance et les potentialités qu'elle implique ont été prises en compte initialement lors de l'implantation du Louvre à Lens et, par la suite, dans le cadre de la labellisation de certains projets.

On peut citer trois d'entre eux dont la dimension européenne est recherchée voire revendiquée :

  • Euralogistic (http://www.euralogistic.com). Situé sur un site déjà reconnu à l'échelle européenne (plate-forme multimodale Delta 3 de Dourges), ce projet constitue l'un des clusters que l'association cherche à développer.

  • Le pôle d'échange métropolitain de Sainte Henriette. Son ambition est de constituer à terme une nouvelle halte du TGV Lille-Paris et donc de se connecter au réseau européen des transports ferroviaires rapides.

  • Les sites commémoratifs de la Grande Guerre. Les sites de Souchez et d'Ablain-Saint Nazaire cherchent à affirmer le caractère international des flux qu'ils vont attirer pour les quatre années à venir.


Place dans le programme

 

 

Classe de terminale : La France dans l’Union européenne2.

 

 

On peut travailler cet acteur dans une séquence dédiée au sujet d'étude : Les transformations de l'espace productif et décisionnel. Selon les Instructions Officielles de Janvier 2009 modifiées en Septembre 2013 : « On met en évidence les permanences, les mutations et la diversité des espaces productifs et décisionnels français dans le cadre de la mondialisation. On montre en particulier la concentration des fonctions de commandement, de recherche et d’innovation dans les métropoles. »

 

ou

 

Acteurs et enjeux de l’aménagement des territoires français

 

« Il ne s’agit pas de traiter l’historique de l’aménagement du territoire en France.

En s’appuyant sur l’étude d’exemples d’aménagements, on fait apparaître la complexité des enjeux de l’aménagement des territoires aujourd’hui (compétitivité des territoires, équité territoriale, gestion durable). On identifie le rôle des acteurs, en particulier les collectivités territoriales, l’Etat, l’Union européenne. »

 

L'approche

 

Parmi les nombreuses problématiques possibles se rattachant aux territoires d’Euralens, on pourra en privilégier deux qui permettent d'aborder avec les élèves un certain nombre de notions à la fois complexes et centrales dans le cadre de l’étude de cette partie de programme :

  • Quels enjeux d'avenir Euralens identifie-t-elle pour les territoires dont elle assure la gouvernance ?

  • Sur quelles caractéristiques perçus de ses territoires l'association compte-t-elle s'appuyer pour aider à porter ces projets ? Quelle est sa lecture des atouts et des contraintes des territoires qui lui sont confiés ?

  • Plus globalement, est-il souhaitable dans un contexte de mondialisation qui induit métropolisation et continentalisation de vouloir développer une centralité au sud de Lille ?

Répondre à cette première question implique de se demander quels sont les enjeux d'avenir identifiés par l'association et relayés par ses adhérents. Euralens est un acteur de l'aménagement des territoires qui lui sont confiés et, à ce titre, se doit d'être porteur d'un vision prospective. En observant la communication qui est la sienne par le biais du site internet (http://www.euralens.org) mais aussi par les choix des labellisations opérés jusqu'alors, on s’aperçoit que l'association regroupe les enjeux territoriaux en quatre points qui interagissent fortement :

- Développer le rayonnement et l’attractivité des territoires, changer l'image de cette partie de l'ex-bassin minier. Cet enjeu territorial, initié par l’implantation du Louvre-Lens est celui que le visiteur du site de l’association va trouver le plus facilement dès la page d’accueil (http://www.euralens.org/territoire.html). Les projets labellisés contiennent tous un ou plusieurs éléments qui répondent à cet enjeu. Ainsi le cahier du label 2013 mentionne dans la partie « mode d’emploi » que le label « sert également l’attractivité et la promotion d’un territoire en mutation ».

- Réussir la reconquête des territoires pour les orienter vers la 3ème révolution industrielle. L’enjeu est ici de placer les territoires d’Euralens à l’avant-garde des préconisations de l'économiste américain Jérémy Rifkins remises au Conseil Régional suite au travail réalisé en 2013 (document n°5). Cet enjeu est véhiculé dans la communication graphique de l’association par le biais de son logo.

- Développer les activités touristiques. Différents projets labellisés cherchent ainsi à créer une offre de tourisme à la fois complémentaire et différente de celle proposée par le Louvre-Lens. On peut évoquer ici le tourisme lié aux sports et notamment aux sports de plein air, à la mémoire (sites de la première guerre mondiale), au patrimoine architectural. L’objectif est bien sur celui d’une captation de flux touristiques sur une période supérieure à celle induite par la seule visite du Louvre.

- Affirmer la nouvelle centralité lensoise. Comme le montre le site de l’association (http://www.euralens.org/grande-agglo/lens-ville-capitale.html), Lens est présentée comme étant appelée dans un proche avenir à jouer le rôle de centre d’un pôle métropolitain.

 

Analyser les enjeux choisis par l’association implique de comprendre quelle lecture est faite des atouts et faiblesses des territoires gouvernés. Parmi les atouts perçus et présentés comme tels, on peut citer :

- L’intégration à la mégalopole européenne mentionnée plus haut. Celle-ci a pour conséquence l’existence de potentiels touristiques importants (de nombreux Européens aux revenus importants) mais aussi la présence de moyens de transport multiples pour supporter ces flux (documents n°3 et n°4).

- La présence de nombreux espaces verts préservés.

- L’existence de paysages construits et hérités de l’extraction minière (terrils et chevalements par exemple) qui constituent un patrimoine à mettre en culture.

- La tradition sportive des territoires qui a induit la présence d’équipements sportifs nombreux et variés.

- Les nombreuses créations d'emplois que connaît le secteur de Lens.

 

Euralens communique sur des atouts réels des territoires en ayant soin de les envisager à différentes échelles. Toutefois, le site ne mentionne pas véritablement les faiblesses de ces territoires. Elles sont pourtant majoritairement les mêmes que celles du reste du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. On peut y ajouter une spécificité liée à la proximité de la métropole lilloise. Il est vrai que le bassin de Lens crée des emplois mais ceux-ci sont majoritairement pourvus par des Lillois en raison d’une inadéquation entre offres d’emplois et qualification de la main d’œuvre locale2.

On pourra, dans le cadre de l'introduction d'une dimension prospective à l’enseignement de la géographie, proposer aux élèves de commencer par imaginer le devenir de ces territoires dans vingt ou trente ans. Ce récit peut prendre des formes diverses (narration écrite, mise en scène, PechaKucha…). Il serait alors pertinent de le confronter à la vision qu’a Euralens de l’avenir de ces territoires. Cette première approche permettrait de demander aux élèves d’interroger ce qui fonde leurs représentations de l’avenir : « De quels éléments partez-vous pour imaginer ce scénario ? » pour ensuite leur demander d’enquêter sur le bien-fondé des éléments qu’ils imaginent (les statistiques confirment-elles, par exemple, ce dont sont certains les élèves, à savoir qu’il n'y a pas d’emplois à Lens ?). Cette phase de confrontation entre territoires perçus et réalités permettra d’aborder de manière critique la lecture qu’Euralens a des atouts et faiblesses de ses territoires. On pourra ainsi demander aux élèves de relever des atouts qu’ils n’avaient pas évoqués mais aussi des contraintes qu’Euralens passe sous silence.


Pistes de réflexion
 

Cette lecture des territoires se doit, bien sûr, d’être conduite à différentes échelles pour montrer en quoi les territoires d’Euralens partagent des problématiques avec d’autres espaces (une partie de l’Europe, le bassin minier, la région) mais connaissent une situation singulière. On pourra dans ce sens interroger les élèves sur leur perception des enjeux d'autres territoires qu'ils connaissent physiquement ou virtuellement (par le biais des médias par exemple).

Ce travail sur les atouts et faiblesses des territoires peut être l'occasion d'une analyse des territoires vécus de l'élève :

« Quel peut-être l'avenir de ma ville, de mon quartier ?

Quelles vont être ses relations avec les territoires proches ? Plus lointains ?

Quels projets sont à l'étude pour mon territoire ? Qui décide ?

En quoi ma ville est différente des villes voisines ? Que partagent-elles ? »

L'analyse de territoires médiatisés par l'implantation du Louvre-Lens est donc l'occasion d'une réflexion autour des notions de proximités, de similitudes, de différences des territoires.

 

 

Proposition de corpus documentaire


 

Les éléments de ce corpus sont majoritairement constitués par des documents issus du site d'Euralens, mentionné plus haut. Ils permettent à la fois de travailler sur des données régulièrement remises à jour, mais aussi d’appréhender la perception que cet acteur a de ses territoires, ainsi que l'image qu'il cherche à en donner. Il pourra être intéressant de compléter cette approche par la consultation du Cahier du label 2013 édité par l'association. Celui-ci dresse un premier panorama des projets labellisés. Il est consultable sous sa forme virtuelle sur le site de l'association : http://www.euralens.org/labellisation/cahiers-du-label.html

 

 

Document 1. Les collectivités adhérentes d’Euralens (source : site internet d’Euralens, http://www.euralens.org/grands-projets/euralens-centralite)

Document 2. Carte des projets labellisés par Euralens issue de Cahier du label 2013 (source : site internet d'Euralens, http://www.euralens.org/labellisation/cahiers-du-label.html pages 12-13)

Document 3. Euralens dans l'Europe du Nord-Ouest (source : site internet d'Euralens, http://www.euralens.org/cartes.html)

Document 4. Dessertes ferroviaires à grande vitesse (source : site internet d'Euralens, http://www.euralens.org/cartes.html)

Document 5. Le projet énergétique de Jeremy Rifkin bienvenu chez les ch’tis. Article de Stéphanie Maurice publié sur le site web du quotidien Libération le 25/10/2013 (source : site internet de Libération, http://www.liberation.fr/economie/2013/10/25/le-projet-energetique-de-jeremy-rifkin-bienvenu-chez-les-ch-tis_942521)


 

1Pour une mise en perspective des territoires subis / territoires choisis à l'échelle de la France, se reporter au compte-rendu de l'intervention de F. Louveaux sur la géographie de la France disponible sur le site académique : http://lettres-histoire.discipline.ac-lille.fr/BacPro/histoire-geographie-education-civique/sequences-dhistoire-de-geographie-et-deducation-civique/geographie/terminale/apports-scientifiques/enseigner-la-geographie-de-la-france

2Pour une mise en perspective des territoires subis / territoires choisis à l'échelle de la France, se reporter au compte-rendu de l'intervention de F. Louveaux sur la géographie de la France disponible sur le site académique : http://lettres-histoire.discipline.ac-lille.fr/BacPro/histoire-geographie-education-civique/sequences-dhistoire-de-geographie-et-deducation-civique/geographie/terminale/apports-scientifiques/enseigner-la-geographie-de-la-france

Euralens, un acteur de l'aménagement des territoires

 

 

Acteurs de l'aménagement des territoires

Notice d'accompagnement

 

Présentation

 

 

Euralens est une association de type loi 1901 créée en 2009 dans le but d'envisager la mise en place de projets d'aménagement du territoire en lien avec l'arrivée du musée du Louvre à Lens. Elle est présidée depuis sa création par Daniel Percheron, Président du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. L’objectif d’Euralens est de prendre appui sur la nouvelle centralité lensoise induite par la construction du Louvre-Lens pour réorienter un territoire dans lequel les héritages de la première révolution industrielle sont prégnants. Le logo d'Euralens illustre cette ambition de passer d'un territoire « noir » à une trame verte et bleue.

Comme toute association, Euralens compte des adhérents. L’association opère une distinction entre partenaires et membres. Parmi les premiers, on compte :

 

- La région Nord-Pas-de-Calais : composée des départements du Nord et du Pas-de-Calais, cet adhérent fait partie des partenaires historiques de l’association. Depuis 2001, son Président en est Daniel Percheron.

 

                - Le département du Pas de Calais

 

                          - La CALL : Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin constituée de 36 communes et peuplée de 244 650 habitants.

 

 

                - La CAHC : Communauté d'Agglomération d'Hénin-Carvin constituée de 14 communes et peuplée de 125 313 habitants.

 

              - Artois Comm : Communauté d'Agglomération de Béthune-Bruay-La Buissière constituée de 59 communes et peuplée de 210 000   habitants.

 

              - La CCI d'Artois : Chambre de Commerce et d'Industrie d'Artois.

 

Les membres d'Euralens forment une catégorie hétérogène. On y trouve :

 

- Des intercommunalités : Communauté Urbaine d'Arras, Communauté d'Agglomérations du Douaisis.

 

- Des communes adhérentes de la centralité lensoise : Lens, Liévin, Loos-en-Gohelle.

 

- D'autres communes adhérentes : Béthune, Hénin-Beaumont, Avion, Carvin, Harnes, Bully-les-mines, Mericourt, Courriéres, Montigny-en-Gohelle, Sallaumines, Oignies, Rouvroy, Libercourt, Wingles, Mazingarbe, Leforest, Noyelle-sous-Lens, Fouquières-les-Lens, Sains-en-Gohelle, Courcelle-les-Lens, Dourges, Loison-sous-Lens, Aix-Noulette, Meurchin, Hulluch, Pont-à-Vendin, Eleu dit Leauwette, Souchez, Givenchy-en-Gohelle, Benifontaine.

 

- Des organismes publics : le Louvre, la CCI d'Artois (Chambre de Commerce et d'Industrie d'Artois),la caisse des dépôts, le comité régional du tourisme Nord-Pas de Calais, la chambre des métiers et de l'artisanat de la région Nord-Pas de Calais, la S.N.C.F, le syndicat mixte des transports Artois-Gohelle, le centre hospitalier de Lens, l'Université d'Artois, le lycée Béhal de Lens, la maison de l'emploi Lens-Liévin-Hénin-Carvin.

 

- Des bailleurs sociaux : maisons et cités, Pas de Calais habitat, SIA habitat, ICF Nord-est.

 

- Des organismes et associations : la Mission Bassin Minier, l'office de tourisme et du patrimoine de Lens-Liévin, l'aire métropolitaine de Lille, Culture commune, l'association Louvre-Lens, ACOM (association des communes minières), la vie active, le Racing Club de Lens.

 

- Des mécènes du Louvre-Lens : la Caisse d'Epargne, Dalkia, le Crédit Agricole Nord de France.

 

Tous les adhérents de l'association contribuent au financement de celle-ci selon des montants variables. Il est à noter que la contribution des partenaires est sensiblement plus élevée que celle des membres. L'Etat, par ailleurs, est, par le biais de la sous-préfecture de Lens, un interlocuteur privilégié de l'association.

 

 

Les 3 communautés d'agglomérations membres d'Euralens.

Source : Euralens.

 

Il est à noter que depuis le 01 janvier 2014, la CCNE (Communauté de Communes de Noeux et des Environs) a fusionné avec la communauté d’agglomération d'Artois Com et, de ce fait, est intégrée au périmètre d'Euralens.

 

Le territoire du versant occidental de l'ancien bassin minier est caractérisé par un fort morcellement de la gouvernance. La création d'Euralens entend pallier les difficultés d'actions liées à ce morcellement. L'objectif affiché de l'association Euralens est de promouvoir des projets en relation avec l'arrivée du Louvre à Lens. Son ambition est de favoriser la mise en place d'une dynamique nouvelle en utilisant les enseignements de précédents identifiés, tel le cas du musée Guggenheim de Bilbao par exemple.

La stratégie d'Euralens repose sur trois axes :

- l'instauration d'un espace de débat autour du devenir des territoires concernés par l'association,

- la recherche d'une amélioration des projets portés par les acteurs,

- la mise en place d'une démarche associant des acteurs à différentes échelles : région, département, communautés d'agglomérations, communes.

 

La spécificité d'Euralens est d'être une structure associative qui cherche à mettre en présence des acteurs du développement de ses territoires, les conseille, les accompagne mais ne dispose pas de pouvoirs décisionnels. Suite à un processus qui repose sur quatre étapes, l'association labellise des projets en veillant à ce que ceux-ci respectent des critères qui, selon elle, correspondent aux enjeux du territoire. L'octroi d'un label permet à l'organisme qui en bénéficie d'être accompagné par des services d'ingénierie. Que ceux-ci soient internes à Euralens ou externes (région, mission bassin minier), ils vont accompagner l’adhérent tant au niveau du montage du projet que de la recherche de financement. Etre labellisé constitue donc une reconnaissance qui rend plus lisible le projet aux yeux d’autres acteurs (le Département ou la Région par exemple). Cinq critères sont privilégiés dans la délivrance ou le refus du label :

 

- l’association de la population locale et des acteurs locaux aux projets de développement de leurs territoires,

- la conformité des projets avec une logique de développement durable,

- le respect d'un certain niveau d'exigence en termes d'ambition et d'innovation des projets portés,

- la mise en valeur ou la préservation du patrimoine perçu,

- le développement économique du territoire que le projet pourrait induire.

 

Cette labellisation concerne les projets portés par les adhérents de l'association. Les projets labellisés peuvent être aussi bien des réalisations matérielles (aménagements urbains et paysagers) qu'immatérielles (actions culturelles).

 

Place dans le programme

 

Classe de terminale : La France dans l’Union européenne.

 

 

On peut travailler cet acteur dans une séquence dédiée au sujet d’étude : Acteurs et enjeux de l’aménagement des territoires français

 

Il ne s’agit pas de traiter l’historique de l’aménagement du territoire en France.

En s’appuyant sur l’étude d’exemples d’aménagements, on fait apparaître la complexité des enjeux de l’aménagement des territoires aujourd’hui (compétitivité des territoires, équité territoriale, gestion durable). On identifie le rôle des acteurs, en particulier les collectivités territoriales, l’Etat, l’Union européenne.

 

L'approche

 

Dans le cadre du sujet d'étude Acteurs et enjeux de l’aménagement des territoires français, on pourrait envisager en classe l'étude de l'implantation du Louvre-Lens en tant que situation (un aménagement dans une communauté de communes). Parmi les conséquences spatiales de l'implantation de cet équipement culturel, on peut aborder Euralens en tant que forme de gouvernance originale pour accompagner un processus de mutation que l’implantation du Louvre est sensée initier. En effet, si le Louvre-Lens n’est pas un aménagement impulsé par Euralens, les deux entités sont pourtant très liées (y compris au niveau de leur proximité géographique). Dans cette séance liée à une étude de cas, après une première problématique englobant les raisons possibles de la venue d’un musée du Louvre à Lens, on peut aborder la question des motivations qui ont poussé différents acteurs à créer une forme de gouvernance nouvelle. A quels besoins cela correspondait-il ? Qui adhère à cette association ? Avec quels objectifs à courts, moyens et longs termes ? Qu’y fait-on ? Comment cet acteur nouveau envisage-t-il sa communication et par là même sa lisibilité sur le territoire ? Plus globalement, est-il pertinent de souhaiter développer une centralité au sud de Lille ? Quels sont les enjeux réels de cette volonté revendiquée de faire de Lens le centre d'un pôle métropolitain futur ? A contrario, fusionner Lille et Lens peut-il être pertinent pour peser dans la mondialisation ? Ce scénario serait-il comparable avec celui dans lequel Lille a intégré d' autres agglomérations comme Roubaix ou Tourcoing ?

Par cette étude, on montre que l’implantation du Louvre entraîne des conséquences spatiales voulues par des acteurs multiples (Europe, Etat, Région…) mais aussi l’émergence de nouvelles formes de gouvernance. Cela permet d’aborder le principe des interactions plurielles entre acteurs et territoires.

Une première approche avec les élèves pourrait être d’analyser les choix opérés en termes de communication par le biais du logo et du nom de l’association (document n°1). Quelle interprétation peut-on donner au niveau du choix des couleurs retenues ? Au niveau des formes ? Quelles connotations sont contenues dans le nom de cette association ? Quel précédent cherche t-on à reproduire ? Comment envisage-t-on son action d’après ce qu’elle dit d’elle ? Dans un second temps, il pourrait être utile d’interroger la présentation des membres d’Euralens en observant qui fait partie de cette association, avec quel statut mais aussi dans quelle catégorie ils figurent (partenaires ou membres) et quelle place ils occupent sur la page de présentation (document n°2). Ce document serait à étudier en parallèle avec la carte des collectivités adhérentes à Euralens (document n°3) pour croiser les informations et faire constater que les membres de cette association n’y ont pas tous la même place. L’étude de la page consacrée à la labellisation permettrait, en outre, de constater les choix opérés par l’association pour accompagner les transformations du territoire (document n°4). Ces choix sont-ils ceux perçus par les élèves comme étant prioritaires ? Quels autres choix seraient possibles ? Enfin la carte des projets déjà labellisés (document n°5) permet de confirmer les disparités de dynamique déjà observées grâce à la carte des collectivités adhérentes et donc d’insister sur un mode de fonctionnement à vitesses variables.

 

Pistes de réflexion

 

La venue du Louvre à Lens correspond à une tentative de reproduction d’un précédent perçu comme pouvant avoir valeur de modèle : celui de la transformation de Bilbao par le biais de l’implantation du musée Guggenheim. Comme pour le bassin minier, la région de Bilbao a été touchée dans les années 1980 par un déclin des secteurs d’activités traditionnels. Ces difficultés entraînent alors des disparitions d’emplois et génère des formes d’exclusion sociale. Les acteurs chargés de la gouvernance de Bilbao vont, dès lors, chercher à mettre en place une stratégie de réorientation économique.

Des points communs existent donc entre la situation de départ de ces deux territoires, ce qui a pu motiver le projet d’employer, à Lens, un grand équipement culturel comme levier d’une reconversion fonctionnelle.

Cet objectif de mutation a sollicité à Bilbao des acteurs opérant à trois échelles différentes :

- Nationale : l’Etat a financé des infrastructures comme l’aéroport ou la transformation du système ferroviaire ;

- Régionale et départementale (gouvernement basque et diputación de Biscaye) : ces deux acteurs se sont associés pour financer le musée Guggenheim, le palais Euskaldunak et le métro ;

- Locale : la municipalité a cédé les terrains qui allaient accueillir les aménagements envisagés.

 

Outre ces acteurs préexistants, la transformation de Bilbao s’est appuyée sur la création de deux structures :

- Metropoli 30 qui est une association créée en 1991 regroupant mairie, diputación (la Diputación Provincial ou Députation provinciale est l'institution responsable de l'administration d'une province espagnole) et gouvernement basque ainsi qu’acteurs privés. Elle avait pour prérogative la communication et l’évaluation des actions entreprises ;

- Ria 2000 créée à l’initiative du ministère des travaux publics. Il s’agit d’une société anonyme à capital public. L’Etat et les collectivités territoriales y travaillent alors de concert à la coordination du processus de revitalisation de la ville.

Même si les situations ne sont pas comparables, on peut voir que la transformation de Bilbao, comme celle de Lens, passe par la création de structures de développement spécifiques qui complètent, voire se substituent parfois aux acteurs traditionnels.

Pourtant, l’implantation du musée Guggenheim n’est pas, comme pour le Louvre-Lens, le point de départ de la stratégie de renouveau économique mais son aboutissement. L'inauguration du musée a lieu en 1997 et vient renforcer un processus de transformation déjà amorcé dans le domaine des transports, du logement et de l’hôtellerie. L’implantation du musée Guggenheim avait certes pour but d’attirer des flux touristiques mais aussi d’émettre un message fort en terme de changement d’image de la ville. Les touristes attirés par ce lieu prestigieux découvraient par la même occasion, une ville dont la rénovation était déjà entamée. C’est là que la comparaison entre Bilbao et Lens met en avant des différences de stratégie des acteurs. Bilbao s’est doté de structures gouvernementales nouvelles, a œuvré pour la rénovation de la ville puis a accueilli le Musée Guggenheim. Lens et ses acteurs ont à gérer dans la quasi simultanéité l’accueil d’un grand musée, la création d’une nouvelle forme de gouvernance et la transformation du territoire.

De ce constat, on peut faire émerger avec les élèves des questionnements concrets en rapport avec ces choix de stratégie. Où accueille-t-on, pour l’instant les touristes étrangers venus visiter le Louvre-Lens ? Mis à part le Louvre-Lens et son périmètre proche, quels sont les signes forts d’une transformation urbaine ?

Par ailleurs, Bilbao, par sa localisation en Espagne, engendre des représentations auxquelles Lens ne peut prétendre. Le bassin minier doit vaincre, pour capter certains flux touristiques, des images qui desservent son attractivité potentielle sans avoir toujours les mêmes avantages que Bilbao (ensoleillement notamment).

 

 

La structure associative d’Euralens accueille des acteurs multiples et englobe un périmètre vaste. On peut dès lors se poser la question des équilibres au sein des partenaires que sont par exemple les trois communautés d’agglomération. L’analyse de la carte des projets labellisés montre des inégalités au niveau de la localisation des réalisations. En effet, on constate une surreprésentation des projets portés par les communautés d’agglomération de Lens-Liévin et d’Hénin-Carvin par rapport à ceux d’Artois Com. Se pose dès lors la question du poids respectifs des acteurs privilégiés que représentent les partenaires d’Euralens. La communauté d’agglomération Artois Com a rejoint l’association Euralens en 2012 ce qui explique, en partie, un certain décalage. Cependant, on peut se poser la question de la place de cette communauté d’agglomération au sein d’Euralens alors qu’elle n’est que partiellement concernée par des problématiques liées au bassin minier (des communes comme Richebourg ou La Couture par exemple sont ainsi fortement polarisées par la métropole lilloise). On pourrait d’ailleurs se poser la question des limites de cette polarisation lensoise : la dynamique de transformation est-elle suffisamment fédératrice pour assurer la cohésion à terme de ces territoires ?

 

Euralens représente un acteur supplémentaire sur ce périmètre, que cette association entend accompagner dans sa transformation. Sa structure associative de gouvernance est unique en France et reprend des principes issus de l’aménagement de Bilbao. Cependant on peut se poser la question de la pertinence d’une inflation d’acteurs pour gouverner ces territoires. La multiplication des structures agissant à différentes échelles est-elle un atout pour la transformation recherchée ? Dans une période de remise en cause de l’existence de certains échelons de gouvernance (départements) la lisibilité par la population d’une structure comme Euralens est-elle aisée ? Euralens peut aussi être interrogée sous l'angle de la démocratie : quel poids et quelles prises ont les électeurs sur cette structure ? Son existence doit-elle être pérennisée dans le temps où est-elle amenée à céder la place à d’autres structures ?

 

Proposition de corpus documentaire

 

 

Document 1. Le logo d’Euralens (source : site internet d’Euralens, http://www.euralens.org/fileadmin/user_upload/Divers/Presse/Euralens_QUADRI)

 

Document 2. Page de présentation des membres d’Euralens (source : site internet d’Euralens,http://www.euralens.org/qui-sommes-nous.html)

 

Document 3. Les collectivités adhérentes d’Euralens (source : site internet d’Euralens, http://www.euralens.org/grands-projets/euralens-centralite)

 

Document 4. Les mécanismes et objectifs de la labellisation (source : site internet d’Euralens, http://www.euralens.org/labellisation/presentation.html)

 

Document 5. Carte des treize premières labellisations (source : site internet d’Euralens, http://www.euralens.org/labellisation/carte-des-projets.html)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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