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Séminaire interacadémique

MISE EN ŒUVRE DES NOUVEAUX PROGRAMMES DE PREMIERE BAC PRO. SEMINAIRE INTERACADEMIQUE PARIS, 03 FEVRIER 2010. COMPTE RENDU DE L’ATELIER DE GEOGRAPHIE.

QUELQUES REMARQUES À PARTIR BILAN DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME DE SECONDE

-   Le fil conducteur de l’année doit être mieux pris en compte : trop souvent les sujets d’étude sont traités isolément les uns des autres sans mise en cohérence autour de la problématique du DD, ce qui entraîne un éclatement des logiques du programme et des apprentissages.

-   La mise en œuvre de chaque séquence suppose une problématisation qui, à la fois, s’inscrit dans le fil conducteur de l’année et répond à la spécificité du sujet d’étude.

-   La réflexion sur les places respectives et l’articulation sujet d’étude/situations est essentielle dans la construction de chaque séquence. Le sujet d’étude ne se résume pas à l’addition des séquences.

PRESENTATION DU PROGRAMME : Des territoires dans la mondialisation

1. Quelle approche de la mondialisation dans le programme ?

-   L’étude de la mondialisation en géographie est territoriale.
-   Sa définition par les géographes français a évolué (cf.annexe).
-   Son étude et son enseignement pendant une dizaine d’année ont privilégié une approche globalisante et assez largement déterritorialisée, mettant l’accent sur la mise en réseau du monde (étude des flux et des échanges, faciles à quantifier). Aujourd’hui consensus : l’étude de la mondialisation est celle des interactions de l’économique, du social, du politique et de l’environnemental dans les territoires.
-   Toutes les échelles territoriales (et pas seulement celle de la planète) sont concernées.
-   On étudie les dynamiques d’insertion des territoires dans la mondialisation.
-   L’enjeu et la difficulté sont d’identifier clairement les actions multiformes, dans et entre des lieux très divers, les acteurs nombreux et diversifiés (firmes transnationales, organisations internationales, Etats, collectivités...) aux stratégies différentes et en continuelle évolution.

2. Les orientations du programme

La mondialisation, comme le développement durable, est actuellement un élément majeur de l’enseignement de la géographie. Elle constitue une entrée essentielle des programmes de Terminale E, ES, L (2002), STG (2006), ST2S (2007) et de 4e de collège (2009). La particularité du programme de 1re Bac Pro est qu’il est consacré exclusivement à l’étude des territoires dans la mondialisation.

L’étude des territoires suppose de prendre en compte deux logiques en interaction :
-   une logique (verticale) réticulaire des réseaux, pérennes ou temporaires, de nombreux acteurs : réseaux des firmes, échanges, réseaux migratoires...
-   une logique (horizontale) de pavage de l’espace terrestre : Etat ou groupe d’Etats, collectivités, fonction économique, langue ou religion... De plus, un réseau efficace comprend des nœuds qui s’articulent avec d’autres réseaux et avec des territoires. Ainsi l’espace mondial est aujourd’hui organisé par un ensemble de lieux forts (anciens ou émergents), villes ou aires complexes qui sont à la fois des territoires et des nœuds de réseaux. L’étude des dynamiques territoriales d’insertion dans la mondialisation doit donc articuler réseaux-flux / pavage-productions-sociétés, à toutes les échelles. On approche ainsi la complexité des interactions entre des lieux très divers, des acteurs très nombreux et multiformes à toutes les échelles géographiques (locale, régionale, nationale, continentale et mondiale). Tous les géographes insistent sur cette nécessaire approche mais aussi sur sa grande complexité, sur la difficulté d’appréhender la réalité, la différentiation des territoires et leur complémentarité.

3. La mise en œuvre

L’enjeu de la mise en œuvre de ce programme est de rendre la compréhension de ces phénomènes accessibles aux élèves.

Il est essentiel d’intégrer la rupture scientifique et didactique par rapport à l’ancien programme. En effet la notion de mondialisation est présente dans tous les programmes de LP depuis 1992 (BEP) et son enseignement doit prendre pleinement en compte les évolutions récentes.

Horaire indicatif : 4 à 5 heures par sujet d’étude

Sujet d’étude / situations :
-  un temps suffisant doit être consacré au sujet d’étude ;
-  le sujet d’étude ne se réduit pas à l’addition des situations ;
-  un choix est à faire dans les situations proposées ; si une seule est traitée, ce doit être l’une des 3 proposées dans le programme (cf. BEP intermédiaire) ;
-  la situation doit être intégrée dans le sujet d’étude ; c’est la réflexion préalable sur le sujet d’étude, à partir des problématiques du programme, qui détermine le choix, la place et le contenu de la situation ;
-  pour donner une vue d’ensemble de l’espace mondial, il faut veiller à traiter des situations sur tous les continents.

Les mots-clés du programme : Mondialisation / système monde Flux / réseaux Culture mondiale / appartenances identitaires Centres / Triade / aires de puissance / villes mondiales Périphéries / pays émergents / pays moins avancés

Les sujets d’étude de géographie forment un ensemble cohérent ; il est souhaitable d’avoir une vue globale des contenus de l’ensemble des séquences avant de commencer la construction précise de l’une d’entre elles.

L’évolution rapide de la réalité et de l’approche géographique nécessite une actualisation des connaissances et l’utilisation de données et de documents récents.

L’organisation annuelle : proposition :
-  Les deux premiers sujets d’étude peuvent être associés.  Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation : la mise en relation des trois permet d’étudier les « manifestations » de la mondialisation ;  Mondialisation et diversité culturelle : on montre la diffusion d’un modèle culturel occidental marqué par les Etats-Unis ainsi que l’affirmation d’autres aires culturelles où les langues et les religions jouent un rôle important et traduisent « des limites de la mondialisation ».

-  Les sujets d’étude 3 et 4 sont centrés sur la dimension spatiale de la mondialisation analysée dans la logique centre /périphérie. Cependant il faut veiller à ne pas survaloriser la place des pôles et aires de puissance aux dépens des espaces dits périphériques ; il faut montrer les caractéristiques, les modes de développement spécifiques, les dynamiques des périphéries et ne pas les aborder comme de simples espaces en marge et dans la dépendance des aires de puissance.

DU PROGRAMME VERS LA SEQUENCE : ELABORER UNE TRAME DE SEQUENCE A PARTIR DES ORIENTATIONS ET MOTS CLES L’exemple du sujet d’étude « Pôle et aires de puissance »

1. Le sujet d’étude, ses orientations et mots clés

• La mention « à différentes échelles » n’est explicite que pour deux sujets d’étude (sur les treize que comporte le programme de géographie) : une démarche multiscalaire sera donc à privilégier ici. • Pour définir la notion d’ « aire de puissance », on peut se référer à celle du document d’accompagnement du programme de terminale STG :

« La notion d’aire de puissance ne se mesure pas uniquement au niveau des États. Elle peut être définie comme un espace géographique constitué d’un ensemble d’États ou de régions qui, par son poids économique, par son rôle d’impulsion de l’économie mondiale, éventuellement par son poids démographique, son influence politique, militaire ou culturelle occupe une place prépondérante dans l’organisation géographique du monde. »

• Les trois situations du sujet d’étude sont, par voie de conséquence, étudiées comme des « pôles de puissance » (La mégalopole japonaise, La Chine littorale, La Californie) • Aussi distanciée soit elle, l’étude des occurrences de « On + verbe » met en évidence le rôle central des explications du professeur dans la démarche (« On montre, présente, rappelle, insiste, ... »).

2. Les choix didactiques

• Dans le choix des critères de la puissance à retenir dans la réflexion il est important de prendre en compte :
-  la progression annuelle (sujets d’étude déjà étudiés) ;
-  les préoccupations du public (spécialité professionnelle) ;
-  l’actualité. • En s’appuyant sur deux notions, celle de Triade (considérée comme un acquis) et celle de puissance, on peut envisager différentes problématiques qui mettront en question les représentations des élèves (ex. « la Chinamérique », « le basculement de la richesse », etc.)

3. Les priorités adoptées pour la séquence

Objectif A partir d’une analyse à différentes échelles du système planétaire, montrer que les villes mondiales et les aires de puissance contrôlent le reste de la planète. Idée-clé Aspect polymorphe et provisoire de la puissance. Capacité / compétence : savoir faire privilégié (Qui sera prioritairement travaillé et par conséquent dont la maîtrise sera évaluée en fin de séquence) Exploiter des données statistiques ou Lire et confronter des cartes.

Problématiques possibles • Comment fonctionne le système planétaire ? • Comment s’organisent les « centres » de la mondialisation ? • Où sont les « tours de contrôle » ?

4. La trame de déroulement proposée

 

(JPG)

Remarques :  Ces étapes sont celles d’un raisonnement et ne correspondent pas nécessairement à une séance d’enseignement.  On aurait pu envisager d’inverser la démarche en partant de l’exemple français, familier aux élèves, mais « Paris, ville mondiale » est une situation du programme de terminale.  Ce sujet l’étude offre l’opportunité d’un travail en lien avec l’Education civique : « On s’interroge sur la défense française et son organisation et sur le principe d’une défense européenne »

 

5. Où et comment intégrer les situations ?

1. Une entrée dans la séquence : comme pour les autres sujets d’étude, on peut choisir de traiter une situation en début de séquence sous la forme d’une étude de cas. 2. Une étape dans le déroulement de la séquence : dans la trame proposée, l’étape 3 semble évidente. On peut soit étudier collectivement une situation, soit répartir les élèves en groupes travaillant, chacun, sur l’une des situations avant une confrontation finale (si chaque élève doit avoir étudié une situation, tous n’ont pas besoin de maîtriser la même). 3. Un élément du bilan en fin de séquence : le corpus documentaire servant de support à l’évaluation est alors centré sur une situation et permet aux élèves de réinvestir leurs acquis (connaissances et compétences). Ce choix renforce les enjeux du corrigé ; il peut être combiné avec l’étude d’une première situation durant la séquence. 4. La synthèse finale d’un travail « filé » : à chaque étape de la séquence, un moment de travail, un élément (document ?), est en lien avec une situation donnée. Le lien est fait en fin de séquence dans le cadre d’un moment de synthèse oral ou écrit. Exemple pour « La mégalopole japonaise »

(JPG)

Animation et compte rendu de l’atelier Martin Fugler - Micheline Hagnerelle avec la contribution de Cyrille Larat

 

 

ANNEXE

MONDIALISATION

Olivier DOLLFUS - 1997 : La mondialisation, c’est l’échange généralisé entre les différentes parties de la planète, l’espace mondial étant alors l’espace de transaction de l’humanité. (cité dans Géohistoire de la mondialisation, Christian Grataloup , A.Colin, 2007)

Yves LACOSTE - 2003 : Mondialisation : c’est l’ensemble des processus relationnels qui se développent au plan mondial par l’expansion du système capitaliste, depuis les dernières décennies du XXe siècle. (De la géopolitique aux paysages, A.Colin, 2003)

Laurent CARROUE - 2006 : La mondialisation est le processus historique d’extension progressive du système capitaliste dans l’espace géographique mondial. C’est un phénomène très hiérarchisé, instable et conflictuel, producteur de profondes inégalités dans le cadre d’une valorisation différenciée et sélective des territoires dans un cadre concurrentiel. (« Globalisation, mondialisation », Historiens Géographes, juillet 2006)

Jacques LEVY - 2007 : La mondialisation est l’événement historique à contenu géographique qui a pour effet l’émergence d’un espace pertinent d’échelle planétaire. (L’information Géographique, volume 71, juin 2007)

Michel FOUCHER - 2009 : Le mot fétiche de mondialisation désigne très exactement la capacité potentielle des entreprises, de Microsoft à Infosys (société indienne de prestation de services informatiques), à agir en temps réel à l’échelle du globe par le recours aux technologies de l’information et à l’informatisation des économies de services. Elle signale un double mouvement de conquête des nouveaux marchés par les firmes occidentales et, désormais, d’entrée des firmes dites émergentes dans des marchés mûrs. Pour un géographe, le terme invite à repérer ce qui se joue à l’échelle planétaire et qui a des effets à d’autres échelles. (Documentation Photographique n°8072, novembre-décembre, 2009)

Laurent CARROUE - 2009 : La mondialisation, c’est d’abord du territoire. Etudiant les interactions entre des lieux si divers et entre des acteurs si multiformes, l’analyse du monde contemporain se construit sur une démarche d’emboîtements des différentes échelles géographiques, locales, régionales, nationales, continentales et, enfin mondiale. Car loin d’invalider ou de court-circuiter certaines d’entre elles, cette troisième mondialisation repose sur une mobilisation différenciée mais complémentaire de chacune. (La mondialisation, 2e édition, Bréal, août 2009).

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